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samizdats
14 mai 2014

Rubrique littéraire

Va savoir…

Rubrique littéraire

Dans son dernier roman « Éponyme au coin du jour », François-Xavier Rumbreck nous offre un petit bijou flamboyant de truculence à l’aloi de prime abord déroutant.

Familier des romans étiologiques, il se livre ici au récit polyphonique tout en demi-tons de la déconstruction de la vie ordinaire d’un ouvrier allemand.

Le narrateur expose le déroulement des faits dans un style étique proche du procès-verbal, tandis que le récit de ces mêmes faits par le protagoniste foisonne d’analyses fouillées qui jettent sur la réalité concrète des faits une perspective claire-obscure reliant les phénomènes à leur perception dans une bijection perpétuelle de mise en miroir où l’âme dialogue avec le moi et dans laquelle s’abîment narrateur et protagoniste - et François-Xavier Rumbreck nous délecte du sur-récit de ce sacrement littéraire dans lequel s’opère par touches successives le baptême du roman, incarné dans la fabrication artisanale du personnage/golem.

Les bonnes pages :

p. 147 : « (…) 06 :47 : la machine à café tousse et siffle doucement. La vapeur qui monte en tremblant dans l’air est chargée de molécules odorifères qui dissolvent précautionneusement dans la proche atmosphère l’arôme délicat du pur arabica commerce-équitable acheté hier à la supérette Néon Blafart de l’avenue Wilmsieckenseichtführung.»

p. 622 : « Un véritable patriote allemand crèverait de soif plutôt que de boire ce brouet infâme et tiédasse que ces gros pédés d’anglais, avec la morgue, le mépris et la froideur dédaigneuse qui leur tiennent lieu d’esprit national osent servir sous l’appellation de bière. Franz-Havgart Brumeck se sentait désespérément batave dans ces moments-là. »     

p. 1046 : « FIN. »

À lire absolument : « Éponyme au coin du jour », de François-Xavier Rumbreck aux Éditions Sapience, collection « Dans l’azur ». Code ISBN : 2-226-06123-1.1046 pages, 23€.

 

La définition du jour :

Sentir le roussi : contrairement à une croyance populaire répandue, cette expression n’est pas née place du Marché à Rouen, et n’est en aucun cas une allusion aux dangers de l’incendie. Elle est née à la fin du XIXème siècle dans l’argot des fortifs. La Rousse, la Grande Rousse, la Rouquine, désignait la police. Les rouquins en étaient les agents – et ceux qui s’y frottaient dégageaient une odeur de roussi.

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